CHAUDIÈRES FIOUL INTERDITES AU 1ER JUILLET 2022, COMMENT ACCOMPAGNER VOS CLIENTS ?
Le 1er Juillet 2022 signe l’interdiction des chaudières fioul.
Conseils et solutions pour le remplacement de la chaudière fioul de vos clients.
Le 1er juillet 2022 signe l’interdiction d’installer une chaudière fioul, dans un logement neuf ou en remplacement d’un ancien système de chauffage.
Alors même que les chaudières fioul équipent encore de nombreuses maisons en France (environ 3,5 millions) souvent en zone rurale, isolées ou non desservies par les réseaux de gaz, le fioul 100% fossile est désormais clairement visé par la loi pour son bilan carbone incompatible avec la lutte contre le dérèglement climatique. C’est donc une extinction à moyen terme qui est programmée, avec un premier décret applicable dès le 1er juillet 2022.
Petit tour d’horizon des nouvelles obligations et des différentes solutions qui s’offrent à vous sur vos futurs chantiers de remplacement de chaudières fioul.
Chaudières fioul interdites au 1er juillet 2022
La loi interdit désormais toute nouvelle installation de chaudière au fioul, dans les bâtiments résidentiels ou tertiaires, qui utiliseraient un combustible trop polluant, c’est-à-dire avec un contenu carbone supérieur à 300gCO2e/kWh PCI. Cette limite exclut l’énergie fioul et le charbon. A contrario, le gaz naturel, le GPL, le propane ou le bio-fioul (F30) ne sont pas concernés. Dans tous les cas la réparation de chaudière fioul « classiques » et l’approvisionnement en fioul 100% fossile des installations existantes restent autorisés.
Dérogations possibles
Le décret du 5 janvier 2022 prévoit la possibilité de déroger à cette interdiction et d’installer une chaudière fioul classique sous certaines conditions.
Deux dérogations sont envisagées dans le décret du 5 Janvier 2022 :
- 1. En présence d’une impossibilité technique ou réglementaire de remplacement.
- 2. Si le bâtiment est trop enclavé, c’est à dire s’il n’est pas desservi (cumulatif) :
- Par un réseau de gaz,
- ou par un réseau de chaleur,
- et si une PAC ne peut être installée sans travaux de renforcement du réseau électrique public.
La dérogation doit-être justifiée par une note réalisée par un bureau d’étude (étude d’approvisionnement en énergie), un auditeur énergétique ou un chauffagiste (impossibilité technique). Ce décret accélère la mise en place de solutions alternatives face à des installations en fin de vie qui ne peuvent plus être remplacées à l’identique. De nombreuses alternatives existent déjà tandis que d’autres, plus récentes, sont poussées à se développer dans les prochaines années.
Les alternatives aux chaudières fioul 100% fossiles
Les chaudières au biofioul F30
La filière fioul et les fabricants se sont mis en ordre de bataille pour proposer dès 2022 des chaudières fioul qui peuvent être alimentées à partir de bio-fioul.
Le bio-fioul, appelé aussi F30, est composé de 30% de bio-composant. Celui-ci est généralement de l’huile de colza. Ce type de fioul respecte le seuil d’émission de carbone (environ 219 g/kWhPCI pour 300g/kWh PCI max) et peut donc être utilisé dans les nouvelles installations au fioul. Ce combustible est disponible dès mi-2022 mais il sera vraisemblablement plus cher que le fioul classique étant donné sa composition chimique plus élaborée. Cette solution ne bénéficie plus que d’un seul type de subvention (CEE) en rénovation et n’est plus réglementaire (RE 2020) en logement neuf vis-à-vis du nouveau seuil maximal d’émission de CO2. La filière fioul prévoit de déployer le bio-fioul F10 (10% d’huile de colza) en 2024 pour toutes les chaudières fioul tandis que l’arrivée du bio-fioul F50 est prévue pour 2028 avec en ligne de mire la fabrication d’un combustible liquide 100% renouvelable (F100) en 2032.
Les chaudières gaz
Les chaudières gaz sont aussi vouées à disparaître des foyers à moyen terme avec la mise en place d’une réglementation similaire au chauffage fioul. Cette solution n’est déjà plus viable dans le logement individuel, et bientôt dans le collectif neuf avec la mise en place de la RE 2020. Les récents événements géopolitiques et un durcissement de la lutte contre le réchauffement climatique plaident pour une transition du gaz fossile vers d’autres solutions. La filière s’organise dès à présent pour basculer vers un biogaz produit localement à partir de biométhane (décomposition de matières organiques). En rénovation, les chaudières gaz hautes performances à condensation restent des équipements avec un coût d’investissement réduit et une bonne performance énergétique (chaudières à condensation). Ils bénéficient de subventions (MPR et CEE) déjà réduites (pas de « coup de pouce » chauffage) qui seront supprimées en 2023.
Les chaudières biomasse ou poêle à bois
Les chaudières biomasse, notamment à granulés de bois, peuvent être une alternative intéressante pour vos clients équipés d’anciennes chaudières fioul. Le bois reste une énergie bon marché et stable qui peut être utilisée en autonomie dans des zones non desservies par le gaz. Les installations biomasse (insert, poêles ou chaudières) bénéficient des subventions les plus élevées actuellement. Les chaudières à granulés de bois demandent un stockage de granulés qui peut parfois prendre la place de l’ancienne cuve fioul.
Les pompes à chaleur
Les PAC peuvent être une solution pertinente pour vos clients, en particulier si un régime de température adapté peut être utilisé. Il est important de privilégier des températures de départ réduites pour maximiser le rendement saisonnier des PAC. Ils existent néanmoins sur le marché différents modèles permettant de s’adapter à toutes les situations :
- Des modèles basse température (max 45°C), adaptés aux plancher chauffant et ventilo-convecteurs.
- Des modèles haute température (max 65°C) adaptés aux installations relativement récentes (radiateurs aciers, remplacement de chaudières basse température ou condensation).
- Des modèles très haute température (max 80°C) adaptés aux anciennes installations (radiateurs fonte, anciennes chaudières fioul haute température…)
Lors d’une rénovation globale de la maison, comprenant une amélioration de l’isolation du bâtiment, il vous est souvent possible de conserver les anciens émetteurs tout en diminuant le régime d’eau. Dans le cas contraire, vous devez prévoir un changement des émetteurs. Les solutions de PAC avec appoint par une chaudière fioul restent autorisées par le décret. La réglementation ouvre donc la possibilité de réaliser une installation bivalente qui utilisera l’ancienne chaudière en appoint. Cette solution permet de conserver les anciens émetteurs de chaleur haute température tout en réduisant la puissance nécessaire de la PAC.
Enfin les solutions de PAC hybride fioul ou gaz peuvent aussi offrir une porte de sortie progressive aux énergies fossiles en utilisant leur brûleur uniquement lors des périodes les plus froides de l’hiver. Dans ce cas, la PAC assure la majorité du chauffage pendant la saison de chauffe tout en récupérant les calories gratuites dans l’air (PAC air/eau). Voir notre article dédié aux PAC hybrides. Les différentes PAC air/eau ou géothermique bénéficient de subventions importantes dont le coup de pouce chauffage lors du remplacement d’une ancienne chaudière fioul.
La fin du fioul en remplacement et en neuf est désormais une réalité. Vous avez des solutions pour la mise en place de chaudières bio-fioul au remplacement complet de l’installation par une PAC basse température. On vous accompagne dans cette transition vers d’autres combustibles ou d’autres modes de chauffage moins carbonés